Le Journal du Recouvrement

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Défaillances d'entreprises : le calme avant la tempête ?

Dans la rubrique Actualité du crédit

 

Défaillance Alatares.jpgAlors que la crise économique liée à la pandémie de Covid-19 devrait coûter 22 points de PIB à la France en 2020, les entreprises luttent pour sauvegarder leur trésorerie et rester compétitives. Et il semble que sur le terrain des faillites, elles ont fait mieux que résister. - 53% de dépôts de bilan par rapport à 2019 sur la même période ! Les mesures gouvernementales ont parfaitement joué leur rôle d’amortisseur… pour le moment. La synthèse de l’étude d’Altares sur ces défaillances en quelques lignes.

 

 

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Les ordonnances d’adaptation du droit des entreprises en difficulté ont permis de contenir les niveaux de défaillances à un niveau probablement jamais vu depuis le début des années 1980.

5766 versus 12347. Plus de 7000 structures ont ainsi échappé à la défaillance en comparaison du 2ème trimestre 2019. Mais cette tendance globale ne doit pas faire ignorer la situation inquiétante des entreprises de plus de 50 salariés dont le niveau de défaillances croît de 15,7 %.

 

 

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Très clairement les mesures anti-faillites ont surtout bénéificiées aux TPE-PME, puisqu’à compter de 50 salariés, la situation est nettement moins avantageuse, avec une augmentation des défaillances de + 33,3 % pour les entreprises de + de 100 salariés.

 

Et la conséquence de ces mauvais chiffres sur les entreprises de + de 100 salariés se situe sur le terrain de l’emploi. Le nombre d’emplois menacés grimpe à 43 400, soit 2400 de plus comparé à la même période, alors même que les faillites sont à un niveau historiquement bas.

On peut évoquer notamment des groupes comme La Halle, Camaïeu, Celio, Orchestra-Premaman, NafNaf ou encore Verywear Devianne, pour ne rester que dans le secteur de l’habillement.

Toutes les régions sont au vert.

 

Concernant la répartition géographique des défaillances, l’homogénéité des chiffres est marquante. Dans toutes les régions, le nombre des défaillances d’entreprises a été divisé par deux environ. Le recul est plus sensible en Corse (-68,8%) et à l’inverse moins marqué en Bretagne (-44,4%).

 

 

Défaillance répartition géo.jpg

 

 

Même constat concernant les secteurs d’activité. Les défaillances sont en baisse partout.

 

- Le recul est très net pour le secteur de la construction avec – 60 % de défaillances pour 1275 jugements.

- Le secteur des transports a également bien résisté avec une chute des défaillances de 62 %.

- L’industrie présente une baisse de 49 %, légèrement en-dessous de la tendance globale (53,3%).

- Le secteur du commerce compte pour sa part 1289 jugements, en retrait de 52 %.

- Les services aux entreprises voient le nombre de procédures baisser de 51 %.

- Les services aux particuliers limitent le recul des défauts à 38 %.

- Enfin, les défaillances dans la restauration sont en baisse de 50%.

 

Quelle perspective ?

 

100 000 entreprises françaises disposent de moins de 30 jours de liquidité !

 

Alors que les entreprises disposent habituellement en moyenne de 4 à 5 mois de liquidités, Altares a précisément identifié près de 100 000 sociétés qui disposent de moins de 30 jours de trésorerie pour faire face aux dépenses les plus urgentes.

Une «réserve» bien fragile au regard du contexte de marché si incertain. C’est le cas particulièrement dans les activités de commerce, café-hôtel-restaurant ou services à la personne.

 

Thierry Millon, directeur des études Altares : « Le premier semestre 2020 restera dans les annales de l’accompagnement de l’entreprise en difficulté. Moins de 17 000 entreprises ont fait l’objet d’une procédure collective à mi année. Il faut remonter à plus de trente ans pour trouver un nombre aussi faible. Ces chiffres paraissent pourtant invraisemblables au regard de la force de la crise. En réalité, c’est l’aménagement des textes règlementaires qui a permis cette étonnante résistance des entreprises. Sans cette adaptation du droit et l’aide des pouvoirs publics, des dizaines de milliers d’entreprises seraient tombées dès ce 2ème trimestre, beaucoup disposant de moins de trente jours de liquidité pour faire face aux dépenses immédiates. »


Lire l'intégralité de l'étude Altares ici

 

Philippe Bernis / Direct Recouvrement



30/08/2020
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