Le Journal du Recouvrement

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Factures impayées : les services en ligne se multiplient

Dans la rubrique Actualité du crédit

 
La-digitalisation-des-services-bancaire.jpgGCollect, Badpayeur, Recouvr’up … le secteur du recouvrement de créances se met au numérique. Tour d’horizon des start-up qui occupent ce créneau porteur.

Face aux factures impayées, TPE et PME sont le plus souvent démunies. Faire appel à des cabinets spécialisés dans le recouvrement de créance ? Leur tarif (20 % de commission en moyenne sur les sommes récupérées) est plutôt dissuasif pour les petits litiges qui ne nécessitent pas l’intervention d’un avocat ou d’un huissier de justice. Le problème est donc mal traité dans les PME. Résultat, un quart d’entre elles feraient faillite en raison de retards de paiement, selon l’INSEE.

« Un service en ligne de relances coercitives restait à imaginer », explique Philippe Bernis. Gérant d’un cabinet de recouvrement traditionnel (Direct Recouvrement), il a lancé fin 2016 Recouvr’up, une plateforme Web de traitement des factures impayées qui intègre toute une série de prestations digitalisées. Certaines sont gratuites, comme le calculateur de pénalités de retard. D’autres payantes, comme l’envoi automatique de courriers et mails au débiteur et l’injonction de payer. La plateforme se rémunère en faisant payer à l’utilisateur un forfait mensuel (99 euros la formule la plus économique). « En un an et demi, nous avons gagné 2.400 utilisateurs », précise Philippe Bernis.

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Tous ces nouveaux services concernent les litiges les plus simples que les créanciers veulent régler à moindre coût. « Le montant moyen des factures va de 5.000 à 6.000 euros », indique Timothée Rambaud, cofondateur de Legalstart.fr. Cette plateforme de services juridiques en ligne pour les PME a rajouté en 2015 une activité de recouvrement. L’automatisation des relances amiables est disponible depuis cette année. Son modèle économique est facilement compréhensible : elle prélève 10 % de la somme récupérée. Un tarif incitatif qui a fait de cette prestation « l’un des axes forts de notre développement », ajoute le dirigeant. D’autant que l’efficacité serait au rendez-vous. D’après Timothée Rambaud, 80 % des relances aboutiraient au paiement du débiteur.

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Pour Timothée Rambaud, la digitalisation des factures impayées n’en ait qu’à ses prémices. Le potentiel de marché, constitué par tous les « oubliés du recouvrement » (artisans, commerçants, professions libérales, autoentrepreneurs, PME ..), paraît massif. Pour leur faciliter la vie, un ancien huissier, Fabrice Develay, a lancé Gcollect, une place de marché qui met en relation des créanciers avec des spécialistes du recouvrement compétents. Il suffit au demandeur d’entrer les principales données de sa facture impayée et un algorithme calcule le meilleur taux auprès des pros. A l’arrivée, il ne serait que de 8 à 12 %, loin des 20 % pratiqués par les acteurs traditionnels.

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Autres solutions

 

Ces démarches n’aboutissent pas ? La plateforme française DebtCatcher promet de trouver des personnes prêtes à racheter des créances. Même celles censées être irrécupérables. Comme sur un e-Bay, il suffit de publier une annonce pour rentrer en contact avec celui qui fera la meilleure offre. Evidemment, quoiqu’il arrive, ce dernier rachètera à un prix très inférieur à la valeur réelle de l’impayé.


Enfin, pour ceux tentés par un style de recouvrement plus radical, il y a Badpayeur, un site pratiquant le « name and shame ». Après vérification par la plateforme de certaines informations (Siret, facture, lettre de relance), vous pouvez « balancer » le nom du client mauvais payeur. Un système de dénonciation public qui serait, selon les fondateurs, un excellent levier de recouvrement pour une foule de créances en souffrance. A suivre.

Bruno ASKENAZI - A lire également sur Les Echos.fr
 
 


04/02/2018
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