Le Journal du Recouvrement

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Défaillance d'entreprises au 2ème trimestre 2022

Dans la rubrique Actualité du crédit

 

 

Histogramme.jpgPlus de 9800 défaillances au 2ème trimestre 2022. Le nombre de procédures augmente de 49 %. « 800 entreprises tombent en défaillance chaque semaine. Les courbes laissent présager 37000 défauts fin 2022 ».

 

Altares, expert de l’information d’entreprise dévoile son analyse du 2e trimestre 2022. Si le niveau global des défaillances d’entreprises reste inférieur au 2ème trimestre 2019 (trimestre de référence), certaines tendances doivent nous alerter :

  • Les jeunes entreprises « Covid » sont très durement touchées (+136 %)
  • Le niveau de défaillances de PME désormais supérieur à celui du 2ème trimestre 2019
  • Le commerce, la restauration, le service à la personne… et plus généralement les activités B2C sont les plus sinistrées
  • Les Hauts de France est la région la plus sévèrement touchées

 

Après avoir atteint +35% au 1er trimestre 2022, la hausse s’accélère donc.

Sur 12 mois glissés, on enregistre une augmentation générale de 15 % pour 34 200 jugements. L’écart avec la période pré Covid se resserre comme attendu.

 

Tableau défaillances.jpg

 

Dans le détail, , le nombre de procédures de sauvegarde est au plus haut depuis 2018 et augmente de 75 %. Ce dispositif représente cependant seulement 3 % de l’ensemble des procédures.

 

Les procédures de redressement judiciaire (RJ) sont en hausse rapide de 55,5 % pour 2325 jugements prononcés. Elles représentent moins d’un jugement sur quatre (24 %), un taux très en-dessous des 30 % relevés au 2e trimestre 2019.

 

73 % des jugements se concluent sur des liquidations judiciaires directes (LJ), un taux très supérieur aux niveaux observés traditionnellement (68 %).

 

La détresse des jeunes entreprises «Covid » : La création d’entreprises n’a jamais été aussi dynamique. 2,6 millions d’entreprises ont vu le jour en 3 an ! Mais ces structures commerciales sont aussi les plus fragiles. Elles représentent 85 % des défaillances et même 93 % des défaillances d’entreprises de moins de 3 ans. Certes, on crée plus d’entreprises mais on en perd plus

 

Défaillances par secteur d’activité

 

 CONSTRUCTION : La construction s’inscrit dans une hausse des défaillances moins rapide que la moyenne nationale (2275 vs. 1838 ; +24 %). Elle enregistre toujours un millier de défauts de moins qu’en 2019 à la même période.

Dans les travaux publics (137 contre 82 ; +67%) la dégradation est tirée par les travaux de terrassement. L’immobilier semble plus préservé à l’instar des agences immobilières, une des rares activités encore dans le vert (-1%)

 

 COMMERCE : La situation se dégrade très nettement dans les activités de détail où le nombre de défaillances a presque doublé (1337 vs. 772 ; + 73) / ). Dans le bricolage et équipement du foyer (+ 93 % / Pour la vente de meubles et les magasins multi-rayons (+ 92 %), essentiellement en alimentation général / Le soin de la personne & l’optique (+81) / Le commerce d’habillement (+69 %)

Le secteur du commerce et réparation de véhicules (410 contre 311 ; +32 %) affiche une tendance sous la moyenne globale ; De même pour les grossistes (441 contre 337 ; +31%), bien que le commerce interentreprises de matériaux de construction souffre davantage (+63%)

 

 SERVICES AUX PARTICULIERS : Dans le secteur des services aux particuliers, les salons de coiffure et instituts de beauté voient leur nombre de défauts augmenter de 111 % sur un an (339 vs. 161), dépassant légèrement les seuils d’avant crise (332 au 2ème trim. 2019).

Dans les autres activités, on retrouve des niveaux proches de début 2020 dans l’action sociale (+77 %), essentiellement dans l’aide à domicile et l’enseignement (+65 %), notamment les auto-écoles.

 

 SERVICES AUX ENTREPRISES : Le secteur des services aux entreprises (1 345 contre 953 ; +41%) s’inscrit dans une tendance similaire au niveau général. A noter, les activités scientifiques et techniques résistent légèrement mieux (648 contre 481 ; +35%) même si l’activité ingénierie et études techniques est plus durement impactée.

Dans les services administratifs aux entreprises (697 contre 472 ; +48%), les activités de sécurité, d’aménagement paysager et d’organisation de foires et salons professionnels sont davantage à la peine.

 

INDUSTRIE - MANUFACTURE : Dans l’industrie manufacturière (432 contre 318 ; +36%), le nombre des défaillances augmente fortement dans l’imprimerie et les activités du bois et matériaux de construction, en particulier la fabrication de charpentes.

La mécanique industrielle est aussi sous tension. L’agroalimentaire est davantage fragilisé (296 contre 114 ; +160%). Le secteur concentre essentiellement des artisans boulangers-pâtissiers qui portent la tendance global.

 

 TRANSPORTS : Le secteur des transports et de la logistique enregistre une forte hausse (432 contre 252 ; +71%), portée notamment par la fragilisation nette du transport routier de marchandises (263 contre 133 ; +98%) et le transport de proximité (+132 %). L’interurbain, également touché affiche une hausse de 54 %.

 

 RESTAURATION & HEBERGEMENT : En restauration, le nombre de défauts a plus que doublé sur un an (968 contre 460 ; +110%). La dégradation est particulièrement marquée dans la restauration assise (536 vs. 245 ; +119 %) et les débits de boisson (176 vs. 76 ; + 132 %). L’hébergement résiste mieux (59 vs. 57 ; +4 %) 

 

Par région

 Carte France.jpg

 

L’Ile de France résiste le mieux ! Alors qu’elle concentre traditionnellement le quart des défaillances dans le pays, l’Ile-de-France résiste particulièrement mieux que la moyenne en ce 2ème trimestre avec une hausse de 28 % des défaillances (vs. 49 % au national), une situation diamétralement inverse à celle de 2021. Hors IDF, la dégradation devrait avoisiner les 60 % 

 

Thierry Millon directeur d’Altares conclut  :
« Ce premier semestre se termine sur une tendance sans équivoque : la remontée des défaillances amorcée en fin d’année dernière est très nette. Pourtant le climat des affaires ne s’effondre pas, en dépit d’un alignement de facteurs géopolitiques et macroéconomiques qui inciteraient à l’attentisme. L’inflation, la flambée des prix de l’énergie, les ruptures de chaînes d’approvisionnement, la fermeture de certains marchés ralentissent la croissance mais l’économie tient et les entreprises résistent. Sur ces 12 derniers mois, plus de 34 000 sociétés sont tombées mais nous sommes encore loin des pics de la crise financière de 2008 qui dépassaient les 64 000, ni même les 52 000 procédures enregistrées en 2019 »

 

Téléchargez l'intégralité de l'étude Altares ici



04/09/2022
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