Climat de rentrée : un contraste entre B to B et B to C
Dans la rubrique Actualité du crédit
Cette rentrée apporte un lot de nouvelles économiques aux antipodes. D'une part le nombre de défaillances au deuxième trimestre 2015 n'a jamais été aussi bas depuis 2008. D'autre part, les retards de paiements ont continué à s'allonger sur la même période, responsables d'un quart des défaillances. Au vu de ces chiffres, difficile de trancher sur le climat économique. La réponse réside dans un distinguo entre sociétés B to B et B to C.
Baisse des défaillances grâce à la consommation des particuliers ?
Selon la dernière étude d'Altares, l'évolution des défaillances d'entreprises maintient un cap à la baisse: au deuxième trimestre 2015, le nombre de jugements d’ouvertures prononcés sur la période passe en-dessous de 14 000, soit un recul de 6.8% en un an.
Chiffre record depuis le printemps 2008, période de référence, ce volume de défaillances indique un retour à la normale avec des valeurs d'avant crise. Même constat positif du côté des redressements judiciaires : leur nombre au deuxième trimestre 2015 - moins de 4000 - est le plus bas depuis 2008.
L'étude souligne l'impact positif de cette évolution : 10 000 emplois préservés sur deux ans et un dynamisme qui profite aussi aux PME et TPE. Quelle que soit leur taille, le nombre de défaillances baisse même dans les petites entreprises, et ce jusqu'à 10% en un an pour les entreprises de 10 à 49 salariés.
Une nuance s'impose toutefois : cette évolution semble être la conséquence directe de la hausse constatée de la consommation qui tire l’économie vers le haut. Un avantage donc pour les sociétés B to C, un coup d'épée dans l'eau pour les sociétés B to B !
Les retards de paiement affectent le secteur B to B
Il se confirme que les sociétés B to B font toujours face à une situation tendue. Selon Altares encore, les comportements de paiement se durcissent entre entreprises en France. Ainsi seuls 36.5% des entreprises françaises payent dans les temps, la proportion la plus basse d'Europe. Pour les autres, elle cumulent à présent un retard moyen de 13.6 jours, le pire score de la décennie pour un délai deux fois plus long qu'en Allemagne. Les plus mauvais élèves décalent les règlements de plus de 30 jours et représentent 8% des entreprises. Ce taux augmente vite et atteint le seuil le plus élevé depuis l'été 2014.
Ces retards de paiement causent un quart des défaillances et représentent un encours de 16 milliards d'euros. Des chiffres qui viennent ternir la baisse des défaillances : les entreprises B to B restent en dehors d'un climat économique favorable.
Philippe Bernis (Direct Recouvrement)
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